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Orfeo, un choeur de chambre pour servir la musique ancienne

La redécouverte du répertoire ancien est une des plus excitantes aventures musicales des dernières décennies : avoir accès à tant de belles oeuvres, parfois oubliées, et les interpréter avec fidélité autant que dynamisme, ce fut le combat, à présent victorieux, des pionniers comme Alfred Deller ou Gustav Leonhardt.

En province et parmi les choeurs, la démarche ne fut pas facile. Orfeo donna ses premiers concerts en 1987 en affirmant quelques principes qui n’ont jamais changé : un petit groupe (25 puis 17 chanteurs), des instrumentistes régionaux spécialistes du baroque, une recherche de répertoire rare (de 1550 à 1750 environ) qu’il s’agit de rendre séduisant à l’oreille de tous les publics.

Les chanteurs, déjà expérimentés et bons lecteurs, travaillent leur voix et se produisent régulièrement en solistes (quelques-uns en ont fait leur métier ensuite). Les programmes alternent choeurs, soli, petits ensembles et pièces instrumentales pour éviter toute monotonie ; des oeuvres connues sont dépoussiérées, allégées, rajeunies (cantates de Bach dès 1990) et une sérieuse recherche fait entendre aux Aquitains une collection impressionnante de nouveautés : Renaissance portugaise, Luigi Rossi, musiques de scène du padre Soler, « Jonas » de Carissimi, Weelkes, Parsons, Vautor, Leonardo Leo, Frantisek Tuma, le judéo-baroque en hébreu, Lorenzani, Esteban Salas, et tant d’autres.

Rare parmi les choeurs est la pratique d’un répertoire profane délicieux, issu de l’opéra baroque et des cantates mondaines ; dès 1988, Rameau est au programme (et « les Sauvages » sont restés notre pièce fétiche). Puis viendront, en costumes d’époque, des concerts thématiques autour des Bergeries, de Bacchus ou des Enfers, sur des oeuvres séduisantes de Purcell, Lully, Charpentier, Rameau, Mondonville et quelques polissons anonymes.

En 2000, Sagittarius, ensemble professionnel de solistes, s’installe en Aquitaine et son chef Michel Laplénie trouve très vite à Orfeo un choeur spécialisé et réactif, prêt à des aventures exigeantes. S’ensuivront de nombreux concerts prestigieux  en collaboration: Bach, Schütz, Telemann, Scarlatti, la Messe bourdeloyse pour les 400 ans de Québec, Mondonville et Keiser dans la saison de l’Opéra, Purcell pour l’inauguration du Palais de la Bourse, le mémorable mariage de Louis XIII : 1200 personnes à la cathédrale !

Ainsi va Orfeo, loin des sentiers battus, avec une exigence de qualité et d’éclectisme. Soutenu par le Conseil général de la Gironde, le Conseil régional d’Aquitaine (quelques années seulement…), engagé par la Ville de Bordeaux pour animer le Patrimoine architectural, Orfeo visite aussi les petites communes pour des concerts accessibles et de grande qualité.